En Vente
« Moi aussi j’attends des livres que j’entreprends d’écrire qu’ils me secourent, qu’ils m’embarquent dans leur chaloupe, qu’ils me conduisent vers le rivage d’un ailleurs idéal »
Eric Reinhardt.
Résumé du livre
Au début du XXème siècle, René le gone, jeune lyonnais, rêve depuis sa plus tendre enfance de grands espaces, de voyages et d’aventures. Tous ses sens sont en éveil pour explorer la vie.
Quelques années plus tard, malgré l’attachement qu’il porte à sa ville natale, Lyon et sa région, le devoir et les guerres le pousseront vers d’autres continents, différents pays et de nouvelles contrées beaucoup plus hostiles…
Courageux face au danger, gaillard, intrépide, bravant parfois la mort, ce soldat combattant, parfois aussi guerrier, reste cependant un être romantique, sensible et altruiste. Il recherchera toujours en premier lieu l’amitié, le partage et le respect, au travers des multiples rencontres que le destin mettra sur son chemin.
Son fils Didier apporte un supplément sur la naissance de l’ouvrage, sur le contexte historique général de l’époque, sur la foi et le courage des hommes, célèbres ou non, qui justifie ainsi leur statut de héros. Il complète, étoffe le récit de son père et intègre d’autres légendes avec le respect de certaines valeurs. Mais aussi approfondit les origines régionales et les racines familiales.
Cette complicité certaine entre un père et son fils, concrétisée par deux témoignages différents mais non moins complémentaires, vise à sauvegarder une empreinte. Celle-ci ravive le souvenir du feu sacré avec un vif désir de le graver afin qu’il soit transmis au sein de la mémoire collective.
*A l’époque, un gone, est avant tout un enfant du peuple. Dans l’ancien parler lyonnais, c’est le môme de Lyon. Aujourd’hui par extension, il désigne les Lyonnais en général.
Les versions disponibles
Extrait des premières pages du livre
Pourquoi écrire un livre ? Que raconter ? Le jeu en vaut-il la chandelle ? Il s’agit d’une biographie, celle de mon père, mon héros, mais sur quelle base ? Suis-je crédible face à l’exactitude ? Si ce n’est seulement sur des histoires racontées ou des anecdotes ? Non rien de cela, mon père ne s’exprime jamais sur sa vie, il ne fait pas de confidences ou très rarement. Il faut cependant relier le souvenir, le présent et l’avenir, c’est important pour lui mais aussi pour moi, alors comment rédiger ?
Il fait mieux que prononcer des paroles, il me laisse ses notes. Très jeune, dès ses vingt ans, il décide de tout coucher par écrit. Vingt ans en 1939, année historique de la déclaration de guerre le trois septembre, par l’Angleterre et la France contre l’Allemagne, il était déjà militaire professionnel, engagé depuis 1937.
A cette époque, sans téléphone ni internet, il désire écrire. Sans doute mesure-t-il déjà qu’il vit quelque chose de grave, d’exceptionnel, de mémorable. Il est au coeur de l’histoire, ainsi rien ne sera oublié. Sa volonté de laisser une trace est évidente, toute la noblesse de l’écriture.
Juste avant le départ pour le front, il ouvre un carnet de petit format pour se glisser aisément dans la poche de sa tenue militaire. Il l’appelle »son carnet noir », de la couleur de sa couverture, il lui confie beaucoup pendant de longues années, tout d’abord journal de guerre, puis journal intime et enfin carnet de bord. Tous les soirs, quelles que soient les conditions, le contexte, le milieu, etc, son crayon glisse sur les feuillets pour relater les faits du jour. Même sous les bombardements de l’ennemi, tout est soigneusement noté. Grâce à ce travail personnel et son intuition, quatre-vingts ans après les évènements, je prends l’initiative de vous faire partager le contenu secret de ce très intime carnet noir. Mon père est un homme réservé et discret, mais il accepte volontiers les hommages si certaines règles sont respectées.
Tout pourtant peut basculer dans le néant. L’année de son mariage en 1947, il écrit toujours et régulièrement. Mais le capital personnel, privé et historique, que représentent ses écritures finit par devenir encombrant aux yeux de sa première épouse, parmi les pages il y a aussi quelques photos… Pour elle, c’est une réalité, une évidence, ce carnet prend trop de place. Peut-être a-t-elle l’impression qu’il lui prend la sienne, avec des craintes pour l’avenir ? Sans doute par jalousie, elle commet un acte de trahison impardonnable, elle le brûle pour tout effacer, oublier le passé. René l’époux, est touché en plein coeur d’une profonde blessure, elle ne sera jamais cicatrisée…
Victime de cette lâcheté, à l’abri des regards indiscrets, mon père puise immédiatement dans sa force d’âme et sa mémoire encore vivace pour rassembler tous ses souvenirs. De nombreuses feuilles volantes sont noircies, cette fois-ci soigneusement cachées et introuvables… Un travail colossal qui nécessite pour lui, quelques vérifications pour éviter les erreurs ou confusions.
C’est la ficelle blanche, destinée à la cuisson des volailles farcies qui ligote le paquet de ces pages pour qu’aucune ne déserte. Elles occupent différentes planques, pendant plusieurs décennies, à la suite de son divorce, ses déménagements successifs et ses lointaines missions. Après plusieurs années de valises, d’exils et périls en tous genres, ces feuilles vieillissent paisiblement changeant de couleur. Elles s’imprègnent de l’odeur significative et particulière d’un vieux papier, suffoquant dans le tiroir d’un placard fermé à double tour.
Pourquoi »Editions des deux lions » ?
Etant donné qu’il s’agit d’un ouvrage père et fils, étant donné que mon père est né un 5 août et moi le 4 du même mois, le signe astrologique identique nous unit.
Cependant, nous sommes ni l’un ni l’autre des amateurs ou des fervents de cet art divinatoire.